Nos féminines reçues cinq sur cinq !
- Melaaz Zaidi
- il y a 5 jours
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Eric Delétang, coach de l’équipe féminine R1 du Chassieu Décines FC, s’est confié sur le très bon début de saison de ses joueuses et revient sur les ambitions du groupe.

Depuis combien de temps es-tu au Chassieu Décines FC, et quel a été ton parcours avant de prendre en charge l’équipe féminine ?
Eric : " J’ai 59 ans et je suis dans le football depuis les années 80. J’ai eu une carrière de joueur d’une quinzaine d’années, dont treize au niveau professionnel, en passant par une dizaine de clubs en France, amateurs et pros confondus.
Après avoir arrêté de jouer dans les années 2000, j’ai passé mes diplômes d’éducateur et occupé différentes fonctions sur la Côte d’Azur. J’ai aussi eu la chance de travailler à l’étranger pendant plusieurs années, notamment avec l’UEFA et la Fédération française, sur différents projets autour du football et de la formation.
À mon retour, j’ai entraîné à l’OGC Nice puis à l’AS Cannes, où j’ai commencé à travailler dans le football féminin. Depuis un an et demi, je suis au Chassieu Décines FC, où je poursuis cette aventure dans le développement du foot féminin."
L'équipe réalise un de début de saison parfait avec cinq victoires en cinq matchs, était-ce quelque chose que tu avais imaginé ou c'est une belle surprise ?
Eric : "L’objectif fixé en début de saison était clair : prendre le maximum de points par tranche de cinq matchs.
On s’est donné comme cap d’atteindre 30 points à la trêve de Noël, soit dix victoires avant la pause. C’est ambitieux, mais je pense que l’équipe en a largement les moyens si elle reste concentrée.
Ce n’est pas un manque de respect pour nos adversaires, mais il faut reconnaître qu’on dispose d’un groupe solide, composé en grande partie de joueuses passées par la D1 Arkema, la Seconde Ligue ou la D3. Peu viennent du niveau régional, donc il y a une certaine logique de niveau qui s’impose aujourd’hui dans le championnat.
Même si tout n’a pas été parfait, notamment sur un match où on a souffert, l’équipe est désormais bien lancée. Le plus important sera de rester sérieuse et focalisée sur nos objectifs.
On sent un vrai collectif et une belle dynamique dans le groupe, comment décrirais-tu l'état d'esprit des filles depuis la reprise ? Et selon toi, quels sont les éléments qui expliquent cette réussite actuelle ?
Eric : " Je pense qu’on apprend des erreurs du passé. L’an passé, l’effectif avait la qualité pour rester en D3, mais pas mal de points, de comportements et d’attitudes ont parasité la saison.
Aujourd’hui, l’effectif est quasiment le même, mais elles ont abordé la saison avec d’autres intentions. Peut-être que le fait de jouer en régional met moins de pression aussi.
L’état d’esprit est meilleur, il y a une meilleure cohésion. Quand t’arrives dans un projet qu’il faut façonner, ça fait des dégâts, parce qu’il faut remettre un cadre de travail, et quand il est un peu exigeant, il ne plaît pas à tout le monde. Ça a créé des tensions, mais aujourd’hui, elles ont assimilé, elles savent très bien, elles sont assez matures et expérimentées pour savoir là où on veut aller. On se connaît mieux, et c’est ce qui fait que ça se passe très bien."
On sent une belle alchimie entre jeunesse et expérience dans ton collectif, c'est un équilibre que tu cherches à entretenir ?
Eric : "L’idéal serait équilibre entre jeunesse et expérience. Le problème, c’est qu’on a un effectif qui n’est pas si pléthorique que ça. On a des jeunes qui n’ont pas joué à ce niveau, il leur reste encore à apprendre. Il faut absolument que les anciennes leur montrent la voie, ce n’est pas toujours le cas dans le sens où elles sont concentrées sur leur propre performance.
Donc c’est aussi aux jeunes d’essayer d’être observatrices, à l’écoute… Tu sais, dans ces équipes de jeunes, l’approche n’est pas la même que chez les seniors. Ce n’est pas le même football, ce n’est pas la même vie dans le groupe. Même si parfois elles ne sont pas toujours encouragées ou dans les meilleures dispositions, on essaye, il faut qu’elles se forgent mentalement et qu’elles arrivent à se poser les bonnes questions.
Il y a déjà une opportunité pour certaines jeunes dans ce groupe de seniors. Ce n’est pas facile, il y a de la concurrence, mais elles doivent être sérieuses et avoir des ambitions. Le plus important, c’est cette volonté de progresser. Si elles n’ont pas ce souci de progression, elles ne peuvent pas s’imposer dans un groupe senior avec cette expérience."
Après ce superbe début de saison, quels sont les objectifs que vous vous fixez pour la suite du championnat ?
Eric : "On fait par tranche de cinq matchs. On a passé un premier challenge, et on va refixer un nouveau challenge à partir du match de Saint-Priest et puis la coupe. Moi j’aimerais bien qu’on puisse aller au moins jusqu’au mois de janvier, ça serait magnifique, parce que le 11 janvier ça veut dire qu’on serait en 16ᵉ de finale de Coupe de France, donc un prochain tour, une finale régionale et deux tours fédéraux à passer.
Ça me permet à moi aussi d’entretenir la compétitivité de cette équipe, parce que certains matchs, comme tu as vu dimanche, ça peut ronronner. Si on veut se préparer au barrage, il faut qu’on ait, soit à travers la coupe, soit à travers des matchs amicaux contre des équipes plus fortes que nous, pour ne pas s’endormir.
Après, il y a la Coupe Laura. Sur les coupes, on va essayer d’être le plus performant possible et essayer de gagner la Coupe de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes. Mais la priorité, c’est d’aller au barrage dans ce championnat, faire en sorte le plus rapidement possible de tourner l’effectif, faire jouer certaines joueuses pour en reposer d’autres. Je ne peux pas avoir un groupe complet toute l’année et puis un groupe complètement dégarni au moment où ce seront les deux matchs fatidiques de la saison, qui vont déterminer toute la saison.
Donc ce n’est pas une gestion facile, mais les objectifs, c’est aussi de préserver le groupe le plus rapidement possible. Comme je te l’ai dit, il n’est pas large, et tout peut arriver dans une saison. On va attaquer l’hiver, et il faut qu’on soit au complet au moment où ce sera le plus important, c’est-à-dire fin mai-début juin."








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