Stéphane Ulldemolins: "Nous faisons notre maximum pour mettre les filles dans les meilleures conditions"

Avec 20 ans d’expérience, Stéphane Ulldemolins a rejoint cette saison le staff de l’équipe féminine D3 en tant qu’entraîneur des gardiennes et coach adjoint. Son expertise et son savoir-faire sont des atouts majeurs pour le club et le développement de l’équipe.

Depuis combien de temps es-tu coach des gardiens de but ?

Stéphane : " Cela fait maintenant 20 ans que j’entraîne des gardiens et gardiennes. Ayant moi-même occupé ce poste, j’ai eu la chance d’être formé par mon premier entraîneur, M. Ramoneda, qui m’a transmis sa passion et les valeurs essentielles du rôle. J’ai commencé à entraîner des équipes de jeunes dès l’âge de 17 ans, avant de me spécialiser dans ce poste afin de perpétuer cet héritage et continuer à transmettre mon savoir. "

Quelles formations possèdes-tu ?

Stéphane : " Je suis titulaire du BEF et, la saison dernière, j’ai obtenu mon CEGB1 avec la ligue LAURA. Mon objectif est désormais de passer le CEGB2 dans un avenir proche. "

Que t’apporte ton expérience dans ton rôle auprès du groupe et de tes gardiennes ?

Stéphane : " Que ce soit pour le groupe ou mes gardiennes, j’essaie de transmettre tout ce que j’ai appris au cours de mes 20 années de coaching, ainsi que mon vécu de joueur jusqu’en N3.

En tant qu’entraîneur des gardiennes, j’ai également un rôle à jouer auprès des joueuses offensives, en leur apportant des clés pour mettre en difficulté les gardiennes adverses, notamment en analysant leurs comportements et déplacements.

Concernant mes gardiennes, mon objectif principal est de les mettre en confiance et de les encourager constamment à progresser. J’ai la chance de travailler avec des joueuses très à l’écoute et travailleuses, ce qui est une vraie opportunité et un plaisir au quotidien. Nous analysons ensemble les matchs et les séquences vidéo lorsque c’est possible, non pas pour pointer du doigt les erreurs, mais pour identifier ce qui aurait pu être amélioré sur certaines situations ou sur un but encaissé.

Avec une gardienne, il est essentiel d’adopter un discours positif afin de renforcer l’aspect mental et éviter les périodes de doute. "

Quel bilan global tires-tu de cette première partie de saison ?

Stéphane : " L’objectif du club est le maintien en D3. Pour cela, nous avons défini une feuille de route claire. Sportivement, nous avons déjà parcouru une bonne partie du chemin avec trois victoires et un nul. Cependant, une erreur administrative en début de saison nous a pénalisés et nous prive d’une victoire méritée contre Nîmes lors de la première journée.

Nous avons également dû faire face à plusieurs blessures de joueuses cadres, ce qui nous a empêchés d’aligner une équipe compétitive à 100 % de ses capacités physiques. Malgré ces difficultés, le groupe est composé de joueuses d’expérience et de qualité, comme en témoignent nos résultats depuis la reprise.

Pour certaines, la transition entre le niveau R1 et la D3 a demandé plus de temps d’adaptation, mais nous sommes confiants pour la seconde partie de saison. Nous allons tout mettre en œuvre pour aller chercher les points nécessaires au maintien. "

Quelle est ta vision du rôle d’une gardienne au sein d’une équipe ? A-t-elle une fonction à part ?

Stéphane : " Une gardienne fait pleinement partie du collectif et des choix tactiques de l’équipe. Si le poste est spécifique, son rôle ne l’est pas : tout comme les dix autres joueuses, elle doit contribuer à la construction du jeu et à la victoire. Elle est le pilier de la fondation.

Aujourd’hui, une gardienne doit avant tout être une vraie joueuse de football et ne pas se limiter à l’utilisation de ses mains. Environ 90 % des ballons sont joués au pied, ce qui en fait une compétence essentielle.

Elle doit également être une véritable leader, capable de diriger sa défense grâce à sa lecture du jeu et son anticipation des mouvements adverses. Une bonne communication lui permet d’aider ses coéquipières à neutraliser des actions dangereuses avant même d’avoir à intervenir directement. "

Comment prépares-tu tes séances avec tes gardiennes ?

Stéphane : " Nous nous entraînons quatre fois par semaine, avec un travail spécifique quotidien. Ce travail peut aller d’une séance complète (notamment le mardi) à 30 minutes selon les besoins du coach. Lors de ces séances, nous intégrons également du renforcement musculaire.

En début de semaine, nous mettons l’accent sur le jeu au pied et les différentes relances, main et pied. Nos exercices sont toujours adaptés aux situations rencontrées en match. Par exemple, si nous avons encaissé un but à cause d’une mauvaise appréciation d’un ballon en profondeur, nous allons axer la semaine sur ce type de situation afin d’apporter des solutions et éviter qu’elles ne se reproduisent.

L’objectif est de donner aux gardiennes tous les outils nécessaires pour qu’elles sachent exactement comment réagir lorsqu’une situation similaire se présente en match. Nous travaillons toujours dans une optique de progression et de mise en confiance. "

Quel est ton rôle au sein du staff ?

Stéphane : " En début de saison, notre staff a été réduit, ce qui nous a obligés à nous adapter. Avec Éric, nous sommes très complémentaires. Grâce à mon expérience en tant que coach principal, je ne suis pas perdu dans ces fonctions et je prends plaisir à les assumer.

Il est parfois difficile d’assurer les deux rôles simultanément, notamment lorsque je suis avec les gardiennes, mais j’essaie de seconder Éric au mieux et d’apporter des conseils individualisés à chaque joueuse pour favoriser son évolution et celle du collectif.

J’ai également un rôle d’écoute, notamment dans les périodes de doute, afin de remobiliser et motiver celles qui en ont besoin. Il m’arrive aussi d’enfiler les gants pour jouer le sparring-partner lors des séances.

Je suis en charge d’une partie des coups de pied arrêtés et des stratégies sur corner.

Enfin, je tiens à souligner l’investissement de Gilles, qui s’occupe de l’intendance et assure la logistique des déplacements et des collations pour les joueuses. Malgré un staff plus restreint que certaines équipes du championnat, nous faisons notre maximum pour mettre les filles dans les meilleures conditions. Nous sommes convaincus que nous atteindrons notre objectif et que nous pourrons célébrer le maintien avec toutes nos joueuses, y compris celles qui ont malheureusement terminé leur saison sur blessure. "