Abdelhak Ait El Mouden, capitaine exemplaire de l’équipe seniors 1 du C.D.F.C, s’est gentiment livré sur sa carrière et son parcours. Jamais l’expression » un esprit sain dans un corps sain » ne semblait aussi bien appropriée pour qualifier ce joueur discret, ô combien respecté.
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière bien remplie ?
Indiscutablement mon match en ligue 2 lorsque j’évoluais au Clermont Foot. C’était contre Rouen en mai 2004…Ça date mais une fierté d’avoir pu évoluer à ce niveau même une trentaine de minutes.
Quel est ton plus mauvais souvenir ?
En dehors des blessures, honnêtement et paradoxalement, j’ai envie de dire l’élimination en 8ème de finale de Coupe de France durant les prolongations contre Nancy en février 2013 avec A.S Minguettes.
Nous encaissons le but de Benjamin Moukandjo à la 106ème minute. C’était le début de la seconde prolongation et il restait un petit quart d’heure à jouer. A la mi-temps de la prolongation, nous nous étions fixés comme objectif de les amener à minima aux tirs aux buts. Les 4 tours précédents, nous nous étions qualifiés aux tirs aux buts. Manqué !
Quel joueur a été un modèle pour toi ?
Au niveau pro, un joueur que les jeunes ne connaissent pas : Fernando REDONDO, milieu défensif argentin qui a évolué au Real Madrid. Un joueur de très grande classe qui est pour moi l’un des plus grands milieux défensifs de l’Histoire.
As-tu souvenir de l’adversaire qui t’avait posé le plus de problèmes sur un terrain?
Il y en a plusieurs qui m’ont posé des « bons » problèmes. Il y a eu Pierre-Emerick Aubameyang lorsqu’il était à Dijon, très rapide. Aissa Yahia-Bey lorsqu’il évoluait à Chambéry puis Grenoble. Un joueur très intelligent dans ses déplacements et doté d’une bonne technique. Jeff Louis qui jouait à l’A.S Nancy Lorraine, très puissant. Je rajouterai Faiçal Hamdany, puissant, pas avare d’efforts et toujours au combat. J’en oublie beaucoup d’autres.
Au vu de ton parcours, tu sembles incarner la fidélité, car tu as évolué dans un nombre très restreint de clubs ?
C’est vrai que j’ai connu peu de clubs. Quatre pour être précis. J’ai effectué une grande partie de mon parcours au Clermont Foot en équipes de jeunes, 15 ans et 17 ans nationaux, CFA 2. J’ai quitté Clermont parce que j’ai fait le choix de finir mes études en Master Management du Sport à l’université Claude Bernard de Lyon en 2007. On va dire que j’ai fait le choix de la raison en terminant mes études, et en m’engageant dans le monde du travail. Je n’ai pas véritablement eu de proposition concrète de la part de mon club formateur alors j’ai privilégié mes études sans pour autant arrêter le football de compétition. J’ai alors décidé de rejoindre l’A.S Minguettes Vénissieux, principalement pour des raisons de proximité à l’époque avec mon lieu de travail, et de niveau (le club évoluait en C.F.A 2, la N3 actuelle). J’y ai passé d’excellentes années et fait la connaissance de très bonnes personnes, dont certains sont aujourd’hui au C.D.F.C (Patrice, Yamine, Kader, Manou, Greg, Faiçal, Nathan et Nassif). Après cinq saisons riches, je suis parti à Limonest, club dans lequel je ne suis resté qu’une saison et à l’issue de laquelle nous avons manqué la montée de R1 à N3 d’un point. Je suis revenu deux saisons à l’A.S Minguettes avant de prendre une petite année sabbatique. Et puis, j’ai rejoint le C.D.F.C en 2017-2018.
A quoi attribues tu, ta longévité, et ta présence à un très haut niveau de performance ?
Je pense à la condition physique et la fraîcheur mentale. Même si je suis un compétiteur, je garde à l’esprit que le football est un jeu. On s’en rend d’autant plus compte dans le contexte actuel. Lors de mon parcours, je me suis arrêté deux fois une saison complète afin de prendre un peu de recul, de souffler un peu et de profiter de ma famille. Car même au niveau amateur, il faut compter 3 à 4 séances par semaine, plus les matchs quasiment tous les week-ends, en plus du travail ou des études et de la vie de famille. Je considère qu’une saison sportive, c’est un marathon. Il est donc indispensable d’être sérieux, travailleur et assidu aux séances d’entrainements (préparation physique estivale et hivernale incluses car indispensables) afin de pouvoir être performant et régulier tout au long de la saison. Il faut être prêt à encaisser la charge d’une saison sportive en compétition d’un point de vue mental et physique. C’est d’autant plus facile de le faire dans un groupe qui vit bien !!
Pratiquer le foot, et évoluer professionnellement dans les sphères du ballon ovale, ce n’est pas commun ?
Non ce n’est pas commun mais tout à fait compatible et très enrichissant. J’ai fait des études dans le management du sport pour travailler dans le sport, et pas spécifiquement que dans le football, même si cela reste un de mes objectifs. Et puis étant né à Clermont, j’aime bien le rugby. J’avais besoin d’un stage dans le cadre de mes études et j’ai eu l’opportunité de le réaliser au LOU Rugby en 2007, un club qui a énormément évolué et qui fait aujourd’hui partie des meilleurs clubs français (classé 2ème du TOP 14). J’ai été embauché à l’issue de mon stage et j’y travaille aujourd’hui en tant que responsable administratif.
Petit clin d’œil de mon cas particulier, j’ai eu la chance et l’opportunité de jouer un 8ème de finale de coupe de France sur mon lieu de travail, à l’époque au Matmut Stadium à Vénissieux !!!!
Le seul bémol jusqu’à maintenant, c’est qu’avec les matchs de foot le week-end, je ne pouvais pas suivre toutes les rencontres du LOU.
L’entraineur qui t’a le plus marqué (hormis Patrice Ouazar, hors compétition) ?
C’est une question difficile car chaque entraineur que j’ai eu la chance de côtoyer m’a apporté quelque chose. Hormis le duo Patrice Ouazar / Seb Dao qui est hors compétition, j’ai une pensée particulière pour Malek Aguad qui a su me redonner confiance à Clermont. Je peux également citer Guy Hans à Clermont, Karim Mokkeddem à l’A.S Minguettes, Karim Bounouara à Limonest et le duo Stéphane Paille / Salem Trabelsi encore à l’A.S Minguettes. Des entraineurs travailleurs, compétents et aux qualités humaines indéniables.
Quel regard portes-tu sur ton équipe, à l’issue de la saison qui s’achève ?
Après un très bon démarrage, nous avons marqué le pas contre des équipes de bonne qualité. C’est une poule très relevée et homogène dans laquelle tout le monde peut battre tout le monde. De notre côté, nous avons alterné le bon et le moins bon. Nous allons dire que cette irrégularité dans les performances et les résultats illustre notre saison. Petite déception également en Coupe de France alors que nous étions en bonne position pour accéder au 8ème tour. Pour autant, une équipe, incluant staff et dirigeants, composée de très bonnes personnes et de très bons joueurs. Le groupe mis en place par le staff vit très bien et je pense que la performance demande de la continuité pour être encore plus performant.
Je profite de cette interview pour adresser un message de remerciements à l’ensemble des bénévoles, des salariés, des dirigeants, des sponsors et partenaires du C.D.F.C.
Prenez soin de vous et de vos proches.